Andrew Owen

[color=white]« Ma vie ne mérite pas vraiment d’être racontée, pourtant il paraît qu’écrire aide à se sentir mieux…Je ne vois pas vraiment en quoi et puis, qui aurait besoin de lire mes jérémiades d’ado mal dans sa peau qui ne sait pas quoi faire de sa vie ? Enfin, puisque c’est le psy qui m’a donné ce conseil stupide, j’ supposes que je suis censé le suivre ! Le psy ! Génial hein ? Mes parents, qui ne sont jamais là, n’ont rien trouvé de mieux que de m’envoyer voir un psy ! Bientôt il vont m’emmener jusqu’à l’asile, au moins comme ça il ne m’auront plus sur le dos, et, j’suis sûr qu’ils seront bien débarrassés. Personne ne m’écoute, personne ne me comprend, et apparemment mes nombreux soucis n’empêchent pas la terre de tourner…Habituellement, je ne parle pas avec tant de haine, mais puisque c’est un journal intime et que je suis seul à le lire, je peux crier tout ce que j’ai sur le cœur. Oui, au moins sur ces feuilles de papier, je peux parler sans qu’on se moque de moi, sans qu’on me blesse ni ne me rabaisse. Après avoir lu ces quelques lignes, bien que vous n’en êtes bien sûr pas supposé en savoir un seul mot ; vous vous doutez bien quel genre de personne je peux être…Oui, vous avez bien deviné ! C’est moi Andrew Owen, le garçon bizarre sur qui les brutes frappent toujours sans raison parce que je suis frêle, que je ne sais pas exprimer mes opinions et que je suis incapable de leur tenir tête. Avec le temps j’ai fini par être complètement effacé, les profs ne se rappellent pas de mon prénom, ceux qui s’en rappellent ne m’attirent que des ennuis…La seule qui ai été gentille avec moi était une fille nommé Mathilda, on s’entendait bien car elle était étrange, comme moi. Elle aimait les même choses que moi et ressemblait un peu à une héroïne de manga. C’était ma seule amie et puis un jour… elle est partie sans laisser de traces, sans se soucier de moi qui suis resté à me morfondre pendant des années. Si ça se trouve, elle a disparu à cause de moi, c’est sûrement vrai d’ailleurs. Quelques temps après, j’ai [color:1f07=white:1f07]fait une tentative de suicide, qui a loupé à cause ce maudit flic qui habite au coin de la rue, en face de chez moi. Il paraît qu’on ne va pas au paradis lorsqu’on se suicide…Mais je m’en fous, je vis déjà l’enfer sur terre, j’aurais rien perdu ! Souvent, je me considère comme le chat dans la légende des douze signes chinois : le dernier arrivé en haut de la montagne, treizième, et donc, délaissé. Le chat c’est aussi celui dont tout le monde se méfie parce qu’il est différent. A la réflexion, je me demande si dans une vie antérieure, je n’ai pas été un chat noir aux yeux jaunes, vous savez, celui qui porte malheur… »